En tant que maison d'édition indépendante, nous avons toujours voulu porter des valeurs humanistes à travers les œuvres que nous publions. Écuyère est l'une d'elle. Elle parle de liberté et d'auto-détermination, et sa lecture est plus que jamais d'actualité.

Nadia Shammas (à retrouver sur X et Instagram) est une autrice palestinienne et la co-créatrice d'Écuyère. Elle est très impliquée dans la cause de son peuple, au côté de l'artiste jordano-américaine Sara Alfageeh. Écuyère est une œuvre profondément personnelle pour les deux autrices. 

Nous ne pouvons pas rester silencieux et passifs devant la catastrophe qui touche les palestiniens dans la bande de Gaza. C'est pourquoi nous avons pris la décision, avec le soutien des autrices, de reverser les bénéfices des ventes d'Écuyère à L'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Vous pouvez commander l'ouvrage directement sur notre boutique en ligne, chez votre libraire habituel, ou même le réserver directement en ligne sur la plateforme Librairies Indépendantes. Découvrez ci-dessous un extrait du livre : 

Qu'est-ce que l'UNWRA ?

L'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a été créé en 1949 par l'Organisation des Nations Unies suite aux conséquences de la création de l'État d'Israël et de la Nakba (exil forcé de 750 000 palestiniens). Cette agence de l'ONU, à l'origine créée pour assurer un soutien temporaire à ces populations déplacées en attendant qu'ils puissent jouir de leur droit au retour, est toujours active aujourd'hui. 75 ans plus tard, les palestiniens n'ont toujours pas le droit de retourner sur leur terre, aujourd'hui l'État d'Israël, et la mission de l'UNWRA est plus que jamais essentielle. Elle est la principale organisation soutenant près de 5 millions de palestiniens en Cisjordanie occupée, au Liban, en Syrie, en Jordanie et dans la bande de Gaza. Elle répond aux besoins essentiels des réfugiés en matière de santé, d'éducation, d'aide humanitaire et de services sociaux.

Pourquoi donner à l'UNWRA plutôt qu'à une ONG ?

Aujourd'hui, l'UNWRA est l'organisation la plus à même d'agir à Gaza. C'est elle qui dispose du plus de personnel sur place. C'est aussi ses travailleurs et travailleuses qui paient le prix le plus cher pour venir en aide aux gazaouis : au moins 165 membres de l'UNWRA ont été tués par l'armée israélienne depuis le 8 octobre,  

En raison des restrictions imposées par Israël, l'action de nombreuses ONG internationales est limitée à Gaza. Il est extrêmement difficile d'y faire entrer toute aide humanitaire, que ce soit de l'aide matérielle ou du personnel. l'ONG Médecin sans Frontières a notamment résumé ces difficultés d'action dans un communiqué.

De plus, le gouvernement israélien a accusé l'UNWRA d'avoir 10% de son personnel (1200 personnes) directement impliquées dans le activités armées du Hamas. Aucune preuve ou information complémentaire n'est venue étayer ces accusations, mais de nombreux pays ont tout de même décidé de suspendre leur financement à l'agence. Pourtant, la population de Gaza est exposée au plus gros risque de famine catastrophique de son existence (documenté par le Programme Alimentaire Mondial). La Cour Internationale de Justice reconnaît aussi un "risque réel et imminent" de génocide sur la population de Gaza, et l'UNWRA a répondu exhaustivement à ces accusations.

Par cette initiative, nous espérons informer et apporter à notre mesure de l'aide à une population qui subi le joug de l'occupation et se voit nier son droit à l'auto-détermination depuis plus de 75 ans.

Vous pouvez également agir, individuellement et collectivement, notamment en soutenant le mouvement BDS France (Boycott Désinvestissement Sanction), qui a des effets réels et avérés sur les entreprises soutenant les crimes d'Israël. Vous pouvez également manifester tous les samedi dans de nombreuses villes de France, à l'appel d'organisations de soutien au peuple palestinien.

Le silence n'a jamais été une option. Ni maintenant, ni il y a six mois, ni même il y a soixante-quinze ans.

22 mars, 2024 — Florent Degletagne